rencontre avec stéphane pecorini
Cher Stéphane, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis un musicien qu’on essaie de mettre dans une case, mais qui cherche à s’en échapper. En tant que directeur d’ensembles à vent et enseignant de direction dans ce même domaine, on me perçoit souvent à travers ce prisme. Pourtant, je suis également passionné par l’orchestre, l’opéra, le big band, la musique contemporaine, les arts plastiques et la gastronomie. Le seul endroit où l’on ne risque pas de me trouver, c’est au bord d’un terrain de football.
Pourquoi avez-vous choisi le Conservatoire de Lausanne ?
Tout d’abord, c’est la seule école de musique du canton à proposer un cursus de direction d’ensemble à vent et d’ensemble d’accordéons. Ensuite, c’est l’institution qui m’a formée et j’y ai gardé des attaches. Enfin, elle me permet de développer ma classe et d’y insuffler mes idées.
Avec quel instrument avez-vous commencé, et comment êtes-vous arrivé à la direction d’ensembles ?
(Rires) À 7 ans, mon père m’a amené chez un professeur de tambour – lui-même jouait de cet instrument ainsi que de la batterie –, mais j’ai résisté pendant six mois. À 8 ans, j’ai commencé la clarinette, car j’imaginais pouvoir jouer dans l’harmonie, à l’orchestre, et pourquoi pas faire du jazz. La clarinette m’a accompagné plus de 20 ans. Puis, à 40 ans, j’ai découvert le tuba, pour lequel j’ai obtenu un certificat, et c’est devenu mon instrument principal. Quant à la direction d’orchestre, c’est une passion que j’ai développée dès ma jeunesse. J’ai eu envie très tôt de diriger, et à 18 ans, sans formation, j’ai commencé à diriger dans une fanfare. Depuis, cela ne s’est jamais arrêté.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi consistent les cours de direction d’ensemble à vent ?
Dans mes cours, j’aborde trois sujets principaux : la gestique, la gestion de répétitions et l’analyse de partition. Nous faisons également un peu d’arrangement. En matière de gestique, mon objectif est de transmettre aux élèves les outils nécessaires pour exprimer leurs idées musicales par le geste. La gestion de répétition est essentielle, surtout en travaillant avec des musiciennes et musiciens amateurs de niveaux variés, afin de les mener vers un but commun. Cela frôle parfois la psychologie. L’analyse de partition est aussi un élément fondamental pour tout musicien·ne, et encore plus pour un chef ! Il est crucial que le chef connaisse sa partition sur le bout des doigts avant la première répétition. C’est une étape déterminante.
Quel est le projet de l’ensemble à vent pour cette saison ?
Cette année, nous allons aborder un conte musical écrit par Angelo Sormani, inspiré par Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce texte fondamental de la littérature française a été mis en musique avec un narrateur. C’est un voyage dans l’univers de Saint-Exupéry, un monde mystérieux et magique, presque philosophique, accessible aux jeunes. Je suis impatient d’explorer ce programme avec les jeunes musiciennes et musiciens du Conservatoire de Lausanne. Pour nous préparer, nous partirons comme chaque année un week-end à la campagne, ce qui nous permettra de progresser musicalement tout en renforçant les liens essentiels pour faire de la musique ensemble.
Si des jeunes musicien·nes à vent ou à percussion nous lisent : il est encore possible de participer à l’aventure !
Et pour finir, quel sont vos trois coups de coeur musicaux ?
Envie de rejoindre l’ensemble à vent du Conservatoire de Lausanne ?
Informations complémentaires sur cet ensemble.